21
Mars 2001
Le Printemps le long de
La Seine des Artistes
Les peintres
Un des premiers est l'anglais Turner qui dès 1830 a représenté des scènes de canotage devant le château de la chaussée à Bougival, puis Courbet ; ensuite une quantité incroyable de peintres découvrent la nature ; (une nouveauté la peinture en tube qui permet de s'installer avec son matériel où bon vous semble) |
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Tous ces artistes du mouvement impressionniste fréquentaient la rivière et certains canotaient (Monet, Manet, Sisley, Renoir, Berthe Morisot, Célestin Nanteuil et son célèbre canot la grenouille). Ils trouvèrent sur l'île la lumière et les reflets sur l'eau recherchés. Whistler, Caillebotte, Degas et son ami Lepic, A. Gauthier, Leloir, Heilbuth et bien d'autres moins connus furent des habitués. |
Les écrivains
Le plus célèbre fut Maupassant
(il avait sa chambre chez Fournaise), grand canotier, ses "contes et nouvelles"
décrivent merveilleusement la vie de la rivière et de ses
plaisirs : Yvette la Grenouillère, Mouche (Bezons), la femme de
Paul (Fournaise) etc. sur l'eau une partie de campagne (Poulain à
Bezons). Toutes ces nouvelles se déroulent entre Bezons et Bougival.
Francisque Sarcey, critique dramatique, s’est également arrêté
chez le père Fournaise ainsi les frères Goncourt "Manette
Salomon", "le journal", récits de canotiers.
La
famille Fournaise. Alphonse Fournaise travaille très
jeune dans l'île de Chatou. En 1857, il reprend le fonds de commerce
et la maison élevée en 1844. Il sait profiter de la vogue
du canotage et lance le restaurant, et ensuite le célèbre
balcon. Madame Fournaise veille à la perfection de la cuisine ;
Alphonse père s'occupe de l'organisation des fêtes nautiques.
On le surnomme le "Grand Amiral de Chatou". Sa fille est l'attrait de la
Maison par la grâce de son accueil, sa beauté et son charme.
La
Maison Fournaise est vendue en 1953. Divisée en logements
, elle se dégrade très rapidement. Pour la sauver, la Ville
de Chatou l’acquiert en 1990 et procède à sa rénovation
complète. Les façades ont retrouvé l'aspect qu'elles
avaient à l'apogée du restaurant vers 1880. Le décor
mural extérieur ainsi que celui de la salle principale du restaurant
ont pu être restaurés ou reconstitués en grande partie.
Le restaurant a retrouvé sa vocation et un musée municipal
a été aménagé pour évoquer la mémoire
des lieux.
La
Machine de Marly : Les terres de Bougival
ont longtemps appartenu aux seigneurs de Marly. Cependant, en 1681, Louis
XIV fait l'acquisition des terres nécessaires à la construction
d'une machine baptisée "Machine de Marly", destinée à
envoyer les eaux de la Seine alimenter les bassins du château de
Marly. Après l’édification d'un aqueduc, elle fournit également
les eaux du château de Versailles. Elle a été édifiée
sur requête de Colbert, par Arnold de Ville, qui semble s’être
approprié les mérites de l’invention du Liégeois
Rennequin Sualem. Ce génial analphabète liégeois
avait trouvé le moyen de faire franchir à une colonne d’eau
une dénivellation de plus de 100 mètres. Quatorze roues à
aubes de 12 mètres de diamètre barraient ce bras de la Seine,
et communiquaient leurs mouvements à des pompes par l’intermédiaires
de bielles.
Auparavant,
il avait réalisé cette machine pour le Château privé
de Modave à 30 km de Liège où la dénivellation
était de 50 m. Cette extraordinaire machine fut pour les contemporains
un objet de notoriété et d'étonnement, mais aussi
d'effroi. Elle avait, en effet, également ses nuisances. Outre le
bruit assourdissant des bielles, elle provoqua, en barrant une grande partie
de ce bras de la Seine, la ruine de la navigation et du port
Au milieu du 19ème, l'avènement
du chemin de fer modifia profondément la vie des communes qui bordaient
la Seine de Rueil à Bougival. La première ligne, inaugurée
en 1837, relia, en effet, par étapes, la gare Saint-Lazare à
Saint-Germain-en-Laye. Les Parisiens prirent l'habitude de venir passer
le dimanche à la campagne. Des guinguettes s'ouvrirent pour les
accueillir tout au long du trajet, et les loueurs de barques les transformèrent
en canotiers. Des peintres les suivirent, venus croquer sur le vif paysage
et scènes dominicales.
Bougival,
qui avait déjà séduit par le passé Corot et
Turner, se mit, alors, à l'heure impressionniste. "Bords de Seine
à Bougival" d'Alfred Sisley, "Jardin à Bougival" de Berthe
Morisot, "Le pont de Bougival" de Claude Monet ou "La danse à Bougival"
d'Auguste Renoir figurent parmi les oeuvres les plus fameuses de ce "musée
imaginaire" dans lequel la ville rêverait, à la manière
de Malraux, de réunir tous les tableaux qu'elle a su inspirer.
Bougival devient alors un lieu très
fréquenté par de nombreuses célébrités.
L'écrivain Tourgueniev, la cantatrice Pauline Viardot, le musicien
Georges Bizet, qui y composa "Carmen". De nombreux autres écrivains
y vinrent en visite, tels Gustave Flaubert et Guy de Maupassant, ou encore
Saint-Saëns et Gabriel Fauré.
La
promenade de la célèbre Grenouillère nous mène
de l’île de Chatou à Bougival en longeant les quais chers
aux artistes peintres. Ce « Chemin des Impressionnistes
»
met en scène des reproductions de tableaux réalisés
sur des plaques émaillées. Elles ont les dimensions exactes
de l’œuvre et sont placées aux endroits précis où
les peintres les ont conçues. Il se poursuit tout au long des chemins
de Carrières-sur-Seine, Chatou, Louveciennes, Marly le Roy et Le
Port-Marly.
Maison de Mistinguett : 3, quai Rennequin
Sualem
La célèbre actrice et meneuse
de revue, partenaire de Maurice Chevalier, possédait cette propriété.
Elle y est décédée le 5 janvier 1956. Les initiales
J.B. sur la porte sont celles de son véritable nom, Jeanne Bourgeois.
Cette route continue par Louveciennes et Marly mais, c’est une autre histoire pour une prochaine balade.