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Se donner toute entière.
Ne plus s’appartenir.
Et vouloir tuer l’autre pour ne pas détester
le mal qu’on va lui faire
Ne plus parler de soi qu’en parlant de lui.
De ses pas, de sa voix.
De son corps, de ses bras.
De ses bras qui vous serrent à vous
couper le souffle.
De son corps qui frémit et fait frémir
le vôtre.
De sa voix qui vous frappe brûlante comme
la foudre.
De ses pas qui vous font trembler, pleurer
de joie.
Il vous sent, il vous voit.
Il vous broye, il vous ment.
Et vous délirez au delà de l’envie.
Le vertige des sens relaie votre esprit, arrivée
au zénith.
Mais vous ne retombez pas.
Vous le traversez même.
Vous flottez à travers des sphères
incertaines.
Et peu vous chaut le monde et toutes ses misères.
Vous êtes là et il vous serre.
Et vous le laisser vous tuer.
Parce que ce n’est plus vous.
Mais parce que tout est lui.